C’est l’histoire d’un ado,
d’un jeune adulte, d’un père ou d’une mère.
Tous ont le même problème, ils ont peur. Ils ont peur car ils ont conscience des difficultés que le monde va traverser dans les décennies à venir.
Ils savent que le réchauffement climatique va créer des changements environnementaux qui dépassent l’entendement.
Ils savent que notre mode de vie occidental basé sur la production et la consommation à outrance est voué à disparaître.
Ils savent que les schémas actuels de nos sociétés ne sont pas viables et que si rien n’est fait, nous vivrons une ère de violence et de brutalité.
Ces gens craignent pour leur famille, pour leurs amis, pour notre pérennité à nous tous et ils ont raison d’avoir peur. Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme nous le faisons actuellement en Occident. Nous sommes trop déconnectés des cycles de la nature pour espérer garder notre niveau de vie actuel, pour espérer que notre mode de vie tienne le coup face à l’appauvrissement des sols et à la raréfaction des ressources énergétiques non renouvelables.
Mais, et si je vous disais que nous pouvions dès aujourd’hui créer le monde de demain ? Que nous pouvions planter les graines d’une société mêlant le respect de la nature et de ses règles à l’importance de la connaissance et de la culture. Avec votre aide nous pouvons créer un monde dans lequel nos proches n’auraient jamais à s’inquiéter de leur sécurité alimentaire, un monde qui aurait la capacité d’encaisser la violence des changements climatiques à venir, qui permettrait au gens de vivre ensemble dans un endroit sûr, propice à l’apprentissage et au transfert du savoir entre les générations.
Vous vous réveillez ce matin-là, le soleil se lève. Vous ignorez la raison d’un réveil si matinal mais vous savez qu’une magnifique journée ensoleillée vous attend.
Nous sommes le 23 juin 2030 et vous vivez dans un petit appartement de campagne.
Vous sortez de chez vous, enfourchez votre vélo et pédalez au travers d’un paysage rural helvétique. Vous sentez le vent du matin encore frais et humide sur votre visage et entendez les cloches de l’église du village au loin. Il doit être six heures.
Après cette courte escapade, par ailleurs très revigorante, vous vous trouvez face au Lieu. Ce Lieu, vous y passez le plus clair de votre temps depuis que vous avez emménagé ici l’année dernière. Ce Lieu est devenu votre place de travail, votre espace de rencontres, votre oasis de repos, votre première source alimentaire. Cet endroit est également le refuge de plusieurs dizaines d’autres personnes de tous horizons, milieux et domaines de profession. Vous appuyez votre vélo contre une barrière en bois, ouvrez un portail et saluez les quelques personnes déjà présentes que vous connaissez bien désormais. Les enfants batifolent, pendant que les adultes, assis autour d’une table non loin, discutent de la journée à venir tout en déjeunant. Tout le monde vous salue. Vous allez vous installer à la table pour prendre part à la conversation.
Tout au long de la journée, vous vaquez à vos occupations ; vous lisez, vous échangez, vous vous promenez et surtout, vous prenez part à la vie commune au sein du jardin. Le jardin est très grand, suffisamment grand pour assurer une alimentation saine et variée à toutes les personnes présentes. Ce jardin ne ressemble pas aux simples courtils adjacents aux fermes de nos aïeux. Ce jardin ne revêt pas non plus les atours classiques des habituels cours vertes des résidences pavillonnaires munies de leurs herbes, balançoires et autres cagibis. Ce jardin-là ressemble à un bois idyllique de contes de fées. Ce jardin-là est une forêt. Une forêt clairsemée composée presque uniquement de plantes comestibles où chaque graine a été placée stratégiquement pour des raisons esthétiques et pratiques. La première fois que vous avez mis les pieds dans cet éden, vous avez été impressionné par l’incroyable biodiversité du lieu, touchant à tous les royaumes du monde du vivant. Des libellules vont et viennent au-dessus de la mare, des oiseaux transforment les cimes en opéra, les poules et les chèvres cohabitent dans leur petit parc. Les abeilles, toujours affairées, pollinisent les fleurs multicolores du jardin. Votre passe-temps favori consiste à vous y promener en fin d’après-midi pour y déguster les fruits et plantes qui viennent tout juste d’arriver à maturité, simplement en les cueillant sur l’arbre, sans intermédiaire, de votre main à votre bouche.
Il a fait chaud en ce 23 juin 2030 mais vous avez heureusement réussi à trouver un coin confortable sous un aulne pour lire un peu et écouter de la musique. En fin d’après-midi, tout le monde s’entraidera pour cuisiner le repas dominical qui sera sans doute un festin qu’on dirait sortir d’une case d’Uderzo. Ce repas devra nourrir une cinquantaine de personnes, ce qui n’est pas rien. Chaque membre aura, durant la journée, procédé à une cueillette méthodique afin de cuisiner des plats variés et complets à la fois.
Le soleil s’approchant de l’horizon, la soirée bat son plein. L’un des membres gratte un air à la guitare tandis que d’autres jouent aux cartes. Certains sont déjà partis mais vous décidez de rester encore un peu. Après tout, il fait chaud en ce 23 juin 2030.
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